26/04/2024

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Togo : Bienvenue au Royaume Gnassingbé !

La constitution togolaise serait en passe d’être modifiée selon La Lettre du Continent. Cette opération devrait permettre à Faure Gnassingbé de succéder à son père, le dictateur Gnassingbé Eyadéma. Pourquoi et comment ? Opinion.

Selon La Lettre du Continent n° 432 du 9 octobre 2003, le dictateur togolais, Gnassingbé Eyadéma « préparerait un nouveau lifting de la Constitution pour que Faure Gnassingbé Eyadéma puisse lui succéder ». La publication rapporte également qu’il aurait fait appel à son conseiller Charles Debbash, juriste français (spécialiste de droit administratif à la faculté d’Aix-en-provence). Dans tous les cas, si cette mesure s’avérait effective, elle confirmerait la gravité de l’état de santé d’Eyadéma et sa volonté, en définitive de ne pas renoncer au pouvoir en la confiant à son fils. On règne désormais au Togo par procuration ! Selon une source bien informée, Faure dispose de trois possibilités pour accéder au pouvoir. Les deux dernières expliqueraient la volonté du président togolais de modifier la Constitution.

DES PROPOSITIONS INEDITES

La première serait qu’il soit nommé président de l’Assemblée Nationale. Une Assemblée Nationale totalement dévouée au RPT (parti unique). Il assurerait la charge de l’Exécutif comme le prévoit la Constitution actuelle en cas de vacance du pouvoir. Cela jusqu’à l’organisation d’élections auxquelles il serait candidat. Deuxième scénario, l’actuel ministre de l’Equipement, des Mines et des Télécommunications devient Premier Ministre, en remplacement de Koffi Sama. Une modification de la Constitution permettrait à ce dernier de mener à terme le mandat du président en cas d’incapacité de celui-ci. Enfin, dernière possibilité, la Constitution crée un poste de vice-président qui revient à Faure. Les deux derniers scenarii se terminent tous de la même manière: conserver le pouvoir présidentiel dans le clan Eyadéma.
Mais pourquoi Eyadéma prépare-t-il si ardemment sa succession ? La récente déclaration de Gilchrist Olympio, le leader de l’Union des Forces pour le Changement (UFC), devant l’Union Européenne, le 1er octobre dernier, à Bruxelles (Belgique) aurait-elle été un catalyseur ? L’opposant togolais y faisait en effet des propositions inédites qui vont dans le sens de ce que souhaite la communauté internationale pour le Togo. En résumé : dialogue, transition et in fine élections transparentes.

Gilchrist Olympio a donc proposé, pour la première fois, « la constitution d’un gouvernement de transition comportant toutes les formations politiques et la société civile » et, à Eyadéma, « une retraite après 40 ans de pouvoir » avec « toutes les garanties d’amnistie aussi bien au Togo que dans le pays d’exil de son choix ». Une sortie qui lui a valu un accueil favorable de Maître Agboyibo, le président du CAR qui « salue l’initiative en souhaitant qu’elle aille au-delà des déclarations d’intention », le silence du professeur Gnininvi de la CDPA et le courroux de certains membres de l’opposition togolaise. « Nous accueillons très défavorablement l’idée d’un dialogue inter-togolais défendue par l’UFC en disant que ce genre de solution a déjà été essayé des dizaines de fois sans résultat. », a déclaré récemment à l’agence Panapress Isidore Latzoo, président du Comité Togolais pour la Résistance (CTR).

Ce remue-ménage politique au Togo est-il le signe de lendemains meilleurs ou d’un nouveau pas vers le Néant ? L’avenir nous le dira. Pour l’instant, la nouvelle est de taille : le Togo risque de devenir une monarchie républicaine dont la famille régnante se nomme… « Gnassingbé Eyadéma ! »

La rédaction letogolais.com

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[Eyadéma tripatouille la Constitution->https://www.letogolais.com/article.html?nid=615]
[La nature non démocratisable de la dictature Eyadéma->https://www.letogolais.com/article.html?nid=1064]