Le Frac dénonce « des traitements inhumains et dégradants »
Les responsables du Front Républicain pour l’alternance et le changement (FRAC) accusent les forces de l’ordre de viols et d’attouchements sexuels sur leurs militantes. Des événements qui feraient suite à l’arrestation, mercredi, de plusieurs membres du parti, lors d’une veillée à la bougie étouffée par la police. Le FRAC a appellé ses militants à une nouvelle marche de protestation, samedi prochain, contre la victoire de Faure Gnassingbé à l’élection présidentielle.
par Jean-Claude Abalo
Les responsables du Frac se sont indignés, jeudi, au cours d’une conférence de presse à leur siège à Lomé. Ils ont condamné « avec la plus grande fermeté, les actes de gangstérisme et de viol » dont ont été victimes quelques unes de leurs militantes et sympathisantes.
En effet, mercredi après-midi, les forces de l’ordre ont fait une sortie musclée dans le quartier de Bè, où est établi le siège de l’opposition. Tous les accès aux locaux abritant les bureaux de l’UFC ont été bloqués par les hommes en treillis. Ceux-ci ont ramassé et saccagés tout ce qui se trouvait sur leur passage et emmené certains cadres et sympathisants du parti. C’est dans cette vague d’arrestation que se trouve un groupe de femmes qui disent avoir été violées et avoir subi des attouchements sexuels de la part forces de l’ordre.
« Trois filles, également militantes de notre parti m’ont confiées avoir été sexuellement abusées par les soldats, quand ils les avaient embarqués dans leurs camions », a témoigné Moussa Méimounatou, conseillère au bureau national de l’UFC. Un comportement dénoncé par les responsables du Frac dans un communiqué dont Afrik.com a reçu copie. « Certaines femmes ont subi des touchers vaginaux, des viols et autres traitements inhumains et dégradants », s’est insurgé M. Patrick Lawson, 1er Vice-président de l’UFC.
Pas de plaintes déposées
Pour les responsables du Frac, l’acte ainsi posé est trop grave pour rester impuni. « Un pas a été franchi : celui du viol. Ceux qui ont commis ces actes en Guinée, où est-ce-qu’ils en sont aujourd’hui ? », s’interroge le franco-Togolais, Koffi Yamgnane, et porte parole du Frac. Et d’ajouter : « Il faut que notre armée sache raison garder ».
L’opposition entend-elle porter plainte contre les auteurs de ces actes odieux ? La réponse à cette question est pour le moment négative. « Nous ne sommes pas pressés de poursuivre ces gens devant les tribunaux. Nous connaissons la compétence des tribunaux de notre pays. C’est difficile de lui faire confiance », a expliqué Jean-Pierre Fabre, autoproclamé Président du scrutin du 04 Mars dernier au Togo. « Peut-être que nous aussi, nous sommes fautifs en participant à cette élection, en donnant l’impression que le Togo est un pays de droit », a poursuivi M. Fabre, qui a confirmé sa détermination à tout faire pour évincer le RPT (Rassemblement du Peuple Togolais) au pouvoir depuis 43 ans.
Accusations de vol
Outre ces accusations de viol, l’opposition a pointé les objets emportés par les forces de l’ordre dont « une dizaine de téléphones fixes, cinq ventilateurs, le matériel de confection des cartes de membres, avec des milliers de cartes de membres vierges, de même qu’une somme de 22 500 000 f cfa » (soit 35 000 euros environ).
Pour la police, l’opération de mercredi visait à mettre la main sur des vagabonds que l’opposition aurait fait venir du Benin pour semer le désordre. « Faux ! », rétorque Eric Dupuy, secrétaire chargé à la communication de l’Ufc, pour qui ces accusations ne sont pas fondées. A l’heure actuelle, tous les militants de l’opposition détenus (70 au total) ont retrouvé la liberté. Mais, le FRAC ne désarme pas, et appelle ses militants à une nouvelle marche de protestation contre « la victoire volée » du Président Faure Gnassingbé samedi prochain.
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