19/04/2024

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Togo : la revue de la presse togolaise du 14 au 20 juin 2010

La tentative insensée de Gilchrist Olympio de dissoudre et de recomposer unilatéralement le Bureau national de l’UFC est l’événement phare de la presse togolaise. Le quotidien Liberté, y voit un règlement de compte de l’opposant historique devenu un vassal de Faure Gnassingbé. « Rien ne l’autorise à procéder à une recomposition du bureau national du parti » affirme dans Le Canard Indépendant, Jean-Pierre Fabre, le secrétaire général de l’UFC. Il précise par ailleurs que le congrès extraordinaire du parti prévu fin juillet permettra de tout clarifier. Selon l’hebdomadaire, pour avoir violé la ligne politique de son parti, trahi l’aspiration du peuple et avoir coalisé avec le RPT, le président « temporairement exclu » de l’UFC aurait raté l’occasion d’être le Nelson Mandela togolais.

Gilchrist Olympio et ses acolytes AGO (les Amis de Gilchrist Olympio), pour l’essentiel des agents RPT infiltrés dans l’opposition, sont au pied du mur. Crocodile News écrit que le Maréchal, en prélude au congrès extraordinaire, compte nommer des diplomates, des préfets et des maires AGO. Le Forum de la Semaine constate que « Les Togolais découvrent aujourd’hui avec stupeur qu’on peut-être Opposant historique et trahir les siens » ». Le Triangle des Enjeux juge que cette coalition Faure-Gilchrist tangue, mais condamne tout de même le FRAC et ses alliés à « resserrer leurs rangs et à adopter une stratégie gagnante » .

Les commentaires de la presse sont également centrés sur la 12ème marche de protestation du FRAC. Il y a un tournant dans cette mobilisation avec la montée en charge des femmes principalement les commerçantes et les revendeuses des marchés de Lomé et ses environs. [Le site de www.fabre-togo.com->http://www.fabre-togo.com/index.php] nous relate les brimades que subissent les revendeuses de la part des agents du pouvoir RPT. Il relate également les pressions et les intimidations subies par le pasteur Lawson de l’Eglise méthodiste de Salem. Ce valeureux pasteur porte haut la contestation lors de ses prêches du mercredi. Crocodile News a, de son côté, relevé le climat bon enfant dans lequel se déroulent les manifestations. Liberté est plus sensible à la délégation des femmes togolaises vivant en Côte d’Ivoire venues nombreuses soutenir les manifestants, le FRAC et Jean-Pierre Fabre.

L’autre sujet qui a fait couler beaucoup d’encre à Lomé est la tentative de dissolution de OBUTS par le pouvoir RPT-AGO. « Mobilisation monstre des populations face à l’arsenal sécuritaire déployé par le pouvoir : Le procès de OBUTS prend une allure inquiétante », titrait Le Correcteur. Ce journal estime que la situation actuelle incline à la crainte, « le décor était semblable à un pays de guerre » et se demande «où va conduire la situation actuelle ? » face à la détermination sans précédent des manifestants et responsables du FRAC. Le Canard Indépendant, sans trop oser le dire, note que l’atmosphère prévalait celle du 05 octobre 1990, date de déclenchement de la révolte populaire en faveur du multipartisme et de la démocratie.

Crocodile News revient décrypter de fond en comble le projet quinquennal du gouvernement RPT-AGO. Gilbert Fossoun Houngbo est démenti par les actes posés à ce jour, une litanie de vœux sans fondement formulés pour la relance de l’économie. Alors que les quartiers de Lomé sont envahis par des pluies diluviennes, faisant des victimes innombrables dont trois morts à Nukafu, Le Correcteur s’indigne que Faure Gnassingbé ait accordé 200 millions de francs Cfa aux sinistrés du Burkina-Faso : «même si l’élan de la solidarité africaine exige que l’on vienne au secours de son voisin en cas de sinistre, le geste de Faure Gnassingbé, laissant ses compatriotes sans soutien, suscite mille et une réflexions»

L’Eveil de la Nation annonce une brouille au sommet de l’Etat. Depuis que Gilchrist Olympio a demandé l’éviction de Gilbert Bawara, ancien ministre de la coopération, ce n’est plus la sérénité dans l’entourage de Faure Gnassingbé. La déchéance du ministre Bawara aurait été une condition sine qua non avancée par Gilchrist pour collaborer avec le RPT et le clan Gnassingbé. « C’est le ministre Bodjona qui aurait poussé son ancien collègue du ministère de la coopération Gilbert Bawara vers la sortie l’accusant de «creuser sous ses pieds », affirme tout de même le journal. Il est vrai que l’homme orchestre de la coalition Faure-Gilchrist est Pascal Bodjona, le véritable leader de la junte militaire et les cadres de la Kozah.

La rédaction letogolais.com