Les partis rassemblés dans le groupe des six refusent d’être cantonnés à un rôle d’observateur en ce qui concerne la révision des listes électorales. À l’approche du scrutin présidentiel du 24 avril, la communauté internationale se presse au chevet du Togo. Cinq experts électoraux américains sont à Lomé. Selon la déclaration faite par l’ambassadeur des États-Unis, Gregory Engels, qui a eu à présenter lesdits experts au président de la République par intérim, Abass Bonfoh, « leur mission va consister à faire, d’une part, une analyse du processus électoral et, d’autre part, à conseiller les États-Unis sur l’aide et le soutien à apporter dans le cadre de la prochaine élection présidentielle ».
L’envoyé spécial de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), chargé du suivi de cette élection, le Nigérien Mai Manga Boukar, est lui aussi depuis la semaine dernière à Lomé pour suivre l’évolution du processus électoral. Il est épaulé par deux autres experts : Moustapha Cissé, du Mali, et Ibrahim Adam Soulé, du Bénin.
Dans la foulée, un groupe de six parlementaires de la – CEDEAO est arrivé lundi à Lomé, conduit par Farouk Lawan, président de la commission des Affaires étrangères du Parlement de la – CEDEAO. Ils ont rencontré les responsables de tous les partis politiques, les membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), ainsi que le ministre de l’Intérieur, Akila Esso Boko.
Pour sa part, l’opposition radicale, constituée par le groupe des six – formations politiques -, se veut néanmoins vigilante et pose des conditions. Son porte-parole, Léopold Gnininvi, leader du CDPA, a demandé un « réaménagement » du calendrier de l’élection, estimant trop court le délai pour un scrutin « fiable », en raison des « tâches matérielles dont la durée est incompressible ». Il souhaite que le groupe des six participe de manière concrète à toutes les phases de l’élection. Autrement dit, l’opposition radicale refuse le titre de simple observateur dans les comités de révision des listes, mais revendique « la représentation des partis politiques comme membres à part entière dans les bureaux de vote », fait savoir Léopold Gnininvi. Du côté du ministère de l’Intérieur, on rappelle simplement que « c’est au sein de la CENI, où est représentée toute la classe politique, que des aménagements techniques qui ne violent pas le code électoral peuvent être définis » et que « la date du 24 avril peut être techniquement tenue ».
Et le ministre de l’Intérieur, Akila Esso Boko, précise qu’une force mobile de 3 500 hommes sera bientôt déployée pour la sécurité du prochain scrutin et assurer la sécurité de tous les leaders politiques afin que ces derniers puissent « battre campagne librement et en toute sécurité, sur toute l’étendue du territoire ». Mais est-ce que cela suffira pour rassurer l’opposant numéro un au régime togolais, Gilchrist Olympio ? Arrivé samedi matin à Lomé après deux ans d’absence, il est reparti pour Accra (Ghana) dans la soirée, pour des « raisons de sécurité, car il craint pour sa vie », a indiqué un de ses proches.
Serge-Henri Malet
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