Au sujet de la question de la révision du code électoral, le ministre de l’Administration territoriale, Pascal Bodjona a déclaré, « Il n’y a pas de passage en force, mais une absence de bonne volonté de certains partis ». Il poursuit que « … Dans tous les cas le gouvernement se devait de prendre ses responsabilités face aux impératifs de temps. Et n’oubliez pas, toutes les initiatives qui ont été prises par le gouvernement pour discuter justement de ces réformes du code et d’autres textes avec les partis politiques se sont soldées par un échec… »
Le Collectif « SAUVONS LE TOGO », réaffirme qu’en dehors du pouvoir en place, aucun parti politique n’a été associé à la rédaction de cet avant projet de loi portant code électoral.
Il est important de rappeler que les réformes à entreprendre dans le cadre des récentes négociations politiques, se sont toujours heurtées au manque total de volonté du pouvoir en place qui continue de recourir à des manœuvres dilatoires en ce qui concerne leur adoption et leur mise en œuvre.
Contrairement à ce qu’affirme le Ministre l’Administration territoriale, porte parole du gouvernement, en maintenant la date des prochaines élections législatives et locales au mois d’octobre 2012, le Gouvernement s’illustre dans une véritable provocation qui prouve à suffisance la volonté délibérée du pouvoir de rééditer un passage en force dans l’organisation à pas de charge des élections. Pour preuve, le gouvernement a introduit au parlement, contre toute attente, et de façon unilatérale, un projet de code électoral.
Par ailleurs, il est avéré que depuis deux (02) mois, le gouvernement a unilatéralement engagé au niveau de la CENI, l’organisation des élections, alors qu’elle doit être recomposée telle que prévue par les Recommandations de la Mission d’Observation de l’Union Européenne de 2007 et 2010.
Les tâches ci-après sont en cours d’exécution :
– Elaboration d’un budget prévisionnel de Douze (12) Milliards, par la CENI embryonnaire et illégitime en vue du financement des prochaines élections;
– Emprunt de 1500 kits électoraux de la RD-Congo dont 975 en voie de conditionnement pour être déployés sur le terrain;
– Attribution du marché de révisions des listes électorales à la société européenne ZETES sans appel d’offre;
– Conclusion unilatérale et discrète des contrats d’avec des experts étrangers en vue de revisiter les lois électorales à la place des principaux acteurs sociopolitiques du pays.
Ainsi donc, en arguant dans son interview que « Nos partenaires ont un regard technique et neutre sur ce code et qu’en revanche, les propositions que les partis politiques vont apporter peuvent être partisanes et intéressées », le ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités Locales, porte-parole du Gouvernement, fait preuve d’une véritable duplicité, de mauvaise foi et de mépris à l’égard des acteurs politiques. A supposer même que les propositions des partenaires peuvent paraître neutres comme le prétend le ministre, il est impératif, pour rechercher le consensus tant clamé par le gouvernement, que de telles propositions soient soumises à l’appréciation préalable des principaux acteurs concernés, car l’exercice du droit de vote dans ce cas précis incombe au Togolais et non aux partenaires.
SUR LA RESPONSABILITE DES PARTENAIRES : UN SILENCE COMPLICE ET COUPABLE
A l’issue de la douzième session du dialogue politique entre le Gouvernement Togolais et l’Union Européenne, l’Ambassadeur de l’Union Européenne au Togo a déclaré entre autres que si les réformes n’étaient pas mises en place, si les assurances d’un processus crédible n’étaient pas en place, il est certain que l’UE n’accompagnerait pas financièrement le processus car ce sont ces réformes qui sont le meilleur garant des élections crédibles et transparentes.
Le Collectif « SAUVONS LE TOGO », réitère que l’Union Européenne devrait aller au-delà de cette simple déclaration en attirant ouvertement l’attention du gouvernement sur le risque sérieux qu’il fait courir à l’ensemble du peuple togolais en voulant unilatéralement organiser des élections aux lendemains incertains perpétuant ainsi le cycle infernal « élections – contestations – répressions – négociations ».
Loin de négliger l’apport technique des partenaires, le Collectif note avec regret que ce soit ces partenaires qui se substituent aux acteurs politiques en procédant, de connivence avec le gouvernement, à la révision des textes électoraux, ce qui dénote de leur silence complice et coupable.
…..
Fait à Lomé, le 02 mai 2012
Pour le Collectif,
Le Coordinateur
Me Ata Messan Zeus AJAVON
SOURCE : Extrait de la déclaration liminaire de la conférence de presse du 2 mai 2012
[Le Collectif «SAUVONS LE TOGO» analyse l’évolution de la situation socio-politique au Togo->https://www.letogolais.com/article.html?nid=7392]
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