Deux directeurs de publication dont un en prison sont actuellement poursuivis pour diffamation et atteinte à l’honneur du lieutenant-colonel Ernest Essohanam Gnassingbé, fils du Président Eyadema.
D’après le procureur de la République Atara N’Dakéna, les deux journalistes ont publié dans leurs organes que le fils du président a proféré des menaces de mort contre le Premier Ministre du Togo, M. Agbéyomé Kodjo. Selon les journaux incriminés, Le Scorpion et le Tambour, un proche du Premier ministre leur aurait annoncé les menaces du lieutenant. Ils ont d’ailleurs appelé au téléphone M Agbéyomé Kodjo qui aurait confirmé l’information et annoncé qu’«’il n’a peur de personne et que le président Eyadema reste son soutien et sa sécurité dans cette affaire». La publication de cette nouvelle intervient dans une trouble affaire qui sème la discorde parmi les membres du Rassemblement du peuple togolais (RPT), parti du général Eyadema. L’ancien président de l’Assemblée nationale et actuel député du parlement monocolore où siège le seul RPT, a fustigé dans une lettre ouverte au comité central de son parti, ses méthodes de gouvernement. Il a dans cette lettre appelé au changement de mentalité et de leadership au sein du parti en fait de sortir le Togo dans l’état chaotique et de guerre civile larvée dans lequel le plonge le RPT.
Mécontents, les caciques du RPT ont déclaré la mise en quarantaine du «député indélicat». Le Premier ministre ayant refusé l’ordre d’ostracisme et côtoyé le banni lors d’une visite à Kara, a dû s’attirer les foudres des membres de son parti. L’intervention énergique du lieutenant-colonel Ernest Gnassingbé peut être située dans ce sillage.
Cependant ce n’est pas la première fois que ce militaire s’immisce dans les affaires politiques du pays. Candidat à la succession de son père, Ernest Gnassingbé fait la loi dans le nord du pays et commet de nombreuses exactions contre les militants de l’opposition dans le nord. Craint des dirigeants de l’opposition, il a déjà envoyé le président fédéral de l’Union des forces du changement (UFC) à Kara, en prison pour une stupide histoire d’atteinte à l’honneur. Une enquête internationale menée par la FIDH et Scotland Yard ont conclu en 1992 que ce fils du président Eyadema, commandant la principale garnison militaire du nord du Togo, est à l’origine de l’attentat meurtrier de Soudou qui a failli coûter la vie au Président de l’UFC, M Gilchrist Olympio et fait une dizaine de morts.
Apparemment, les journalistes poursuivis sont en train de faire les frais des luttes intestines entre les probables candidat à la succession au pouvoir du général Eyadema. Le Premier ministre et le Président de l’Assemblée nationale, M. Fambaré Natchaba sont les potentiels successeurs qui montrent une cohésion de façade et se vouent, dans l’intimité, une haine atroce. Mais en toile de fond, Ernest Gnassingbé joue aussi sa partition. Il compte mettre à profit cette situation pour pousser le Premier ministre à la démission, d’autant plus que ce dernier est sous pression depuis qu’on aurait relevé sa garde.
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