19/04/2024

Les actualités et informations générales sur le Togo

Mort de Koffi Panou, ex-homme de confiance d’Eyadéma

L’ancien Ministre des Affaires Etrangères, M. Koffi Panou est décédé à l’âge de 56 ans, le samedi 15 mars 2003 à 19H30 à l’hôpital de KARA, à la suite d’une crise cardiaque. Cet intime du dictateur Eyadéma était au courant de tous les dossiers délicats concernant le régime togolais.

Koffi Panou était un homme de forte corpulence à la servitude sans limite qui a pesé de tout son poids dans toutes les décisions et les stratégies politiques de la dictature d’Eyadéma ces 10 dernières années. Cet ancien journaliste et directeur de la télévision togolaise était un manipulateur et un propagandiste hors pair. C’est lui qui avait pour charge la notoriété et l’image du général et entretenait avec vista tout un réseau d’obligés et de conseillers à la solde du régime. C’est au cours de son séjour à Kabou où il était venu assister à la célébration des funérailles de sa mère qu’il aurait été foudroyé par une attaque cardiaque. Sa mort, au regard des grands chamboulements et désertion que vient de connaître le régime Eyadéma, crée une suspicion légitime. Au mois de décembre 2002, cet homme pivot dans l’édifice de la dictature d’Eyadéma a été évincé de son poste de Ministre des Affaires étrangères au détriment de son rival M. Kpotsra. Eyadéma ne lui aurait pas pardonné les rebuffades subies dues aux offensives médiatiques de la diaspora dans les grandes instances internationales et les capitales européennes. M. Panou, intime du Général Eyadéma avec lequel il entretenait des relations passionnelles teintées d’affection idyllique, n’a pas supporté d’être évincé du gouvernement alors que son maître entamait un nouveau combat: se maintenir au pouvoir coûte que coûte et légitimer sa présidence à vie à la tête du Togo. Ce nettoyage de la vieille garde lors des remaniements ministériels de décembre 2002 l’a profondément atteint au point de s’exiler momentanément à Paris. Le régime togolais craignait un règlement de compte de la part de cet homme attaché au général; il dut taire son amertume et mettre au compte de soins et d’analyses médicales son séjour à Paris depuis janvier 2003. Il a rencontré à plusieurs reprises le général Eyadéma lors du séjour de ce dernier à Paris dans le cadre de la réunion France-Afrique de février 2003. Il aurait été à cette occasion l’hôte du général lors du voyage de retour de ce dernier à Lomé.

Apparemment il ne fait pas bon vivre dans le sillage du général. Les fidèles d’Eyadéma quittent le navire de leur plein gré ou contraints. Le peuple togolais en a subi les conséquences et le sait depuis belle lurette. Cette fin tragique de M. Panou sonne-t-il le glas pour ce régime à l’agonie ? Acte prémédité ou signe du destin…

La rédaction letogolais