Depuis l’annonce du résultat des élections au Togo, le 26 avril dernier, des milliers de Togolais ont fui l’insécurité dans leur pays, certains harcelés par les forces de sécurité, pour se réfugier au Bénin et au Togo. Ils sont maintenant plus de 16 000 à avoir franchi les frontières du Togo, selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR) qui redoutait déjà vendredi dernier un exode massif.
Le nombre de Togolais ayant fui l’insécurité dans leur pays, depuis l’annonce du résultat des élections, pour se réfugier au Bénin et au Ghana atteint maintenant le chiffre de 16 500, indique un communiqué du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) publié aujourd’hui à Hilakondli au Bénin.
« Plus de 9 000 réfugiés ont été enregistrés au Bénin et 7 500 au Ghana », précise l’agence de l’ONU pour les réfugiés.
Après l’annonce de la victoire de Faure Gnassingbé, le mardi 26 avril dernier, des milliers de Togolais, inquiets de la détérioration de la situation dans leur pays, ont franchi les frontières vers le Bénin et le Ghana voisins pour se mettre à l’abri (voir notre dépêche du 28 avril 2005).
« Jusqu’à ce week-end, les réfugiés venaient de Aneho, près de la frontière du Bénin. Mais nous assistons maintenant à un nouveau phénomène : les réfugiés arrivent de la capitale du Togo, Lomé, et plus particulièrement du quartier de Bé, malgré un retour au calme », a déclaré Rafik Saidi, Représentant du HCR pour le Togo, Bénin, Niger et Burkina Fasso.
« Certains d’entre eux ont dit qu’ils avaient été harcelés par les forces de sécurité du Togo », a rapporté Rafik Saidi, ajoutant que « ceux qui étaient arrivés blessés avaient reçu des soins ».
Le quartier de Bé est le bastion de l’opposition dans la capitale togolaise qui a vu les affrontements les plus sanglants ces derniers jours.
Kouakou Houlkpam, âgé de 18 ans, qui vient du quartier de Messacondji à Aneho, ne pouvait plus marcher après qu’on lui a tiré dans les jambes, témoigne le HCR.
Kouassi Kloussa, de Aneho également, arrivé au Bénin samedi avec 14 membres de sa famille, a raconté que « pour fuir les harcèlements, ils avaient dû nager 800 mètres et attendre dans des eaux boueuses pendant très longtemps ». « Ma femme, raconte Kouassi Kloussa, a dû nager avec un enfant sur son dos et un autre sur sa poitrine alors que des soldats continuaient de lui lancer des gaz lacrymogènes ».
Ces réfugiés sont maintenant à l’abri dans des camps ou des églises. Certains ont été hébergés par des amis ou de la famille, explique le HCR. Les ONG locales et les associations paroissiales distribuent des vivres aux plus démunis alors que le HCR a déployé des équipes sur le terrain pour répondre aux besoins les plus urgents.
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