26/04/2024

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Rencontre à Bruxelles : Ce que la délégation de l’UFC a dit à Louis Michel

Une délégation de l’UFC conduite par le Conseiller Spécial de Gilchrist Olympio Eric Amerding et Lawson Patrick a rencontré des membres de la Commission Européenne à Bruxelles puis le Commissaire au Développement et à l’Action Humanitaire, Louis Michel le lundi 5 juin dernier. Les discussions qui ont duré près de deux heures d’horloge ont été fécondes et constructives, indique t-on de source proche du parti. Il s’est agi de faire le point de la situation et d’analyser les points de blocage afin d’envisager les solutions appropriées.

La délégation de l’UFC a saisi l’occasion pour réitérer ses remarques sur le projet d’accord établi par le Bureau du dialogue. Ses préoccupations tournent essentiellement autour des questions de réformes institutionnelles et de la loi électorale, telles que la composition de la CENI, le mode de scrutin, les conditions d’éligibilité et la sécurité des élections. Pour le parti de Gilchrist Olympio, la confiance rompue entre les acteurs politiques ne peut être restaurée que si l’on rétablit la constitution de 1992. La délégation a réaffirmé sa détermination à œuvrer pour le règlement en profondeur de la crise et exprimé ses inquiétudes sur les manœuvres visant à maquiller les problèmes qui sont à l’origine de cette crise.

Du côté de la Commission Européenne, tout en comprenant les préoccupations du parti de Gilchrist Olympio, on est conscient de sérieuses difficultés à pouvoir amener le pouvoir en place à y adhérer. Si le chef de l’Etat semble disposé à plus d’ouverture politique, nombre de ses collaborateurs s’y opposent farouchement. Face à cette situation, Faure Gnassingbé est condamné à manœuvrer avec tact, pour éviter de scier la branche sur laquelle il est assis.

L’Union Européenne qui subordonne la reprise entière de sa coopération avec le Togo à la tenue des législatives pourrait amener les autorités togolaises à établir un fichier électoral fiable en s’appuyant sur l’expérience congolaise en matière de recensement électoral.

Le dialogue entamé depuis le 21 avril 2006 et qui peine à retrouver ses marques risque de tourner à un duel habituel RPT-UFC car de toutes les observations faites au projet d’accord établi par le bureau du dialogue, celles de l’UFC sont jugées inacceptables par le RPT du fait que les principales revendications de ce parti touchent plutôt au fondement du pouvoir. Cependant, Louis Michel, contrairement à ses habitudes, semble convaincu de l’impérieuse nécessité d’impliquer l’UFC dans l’accord politique à trouver.

A. S.

Article publié dans LE REGARD N°494 du 13 juin 2006