Les appels à manifester n’en finissent pas de parvenir de tous les côtés, exhortant les Togolais à exprimer leur opposition à la monarchisation du pouvoir politique au Togo.Des villes de France, d’Allemagne, de Belgique, de Suisse et du Canada seront, à partir de ce week-end le théâtre de manifestations d’envergure destinées à dénoncer le coup d’Etat militaire qui a entrepris depuis quelques jours d’imposer Faure Gnassingbé, le fils du dictateur défunt à la présidence de la République togolaise. Des manifestations organisées aussi bien par des associations de l’opposition politique que par des groupes de togolais visiblement écœurés par la tournure des événements dans leur pays.
Par Franck EKON.
Il n’y aura finalement pas de temps mort dans la détermination des togolais de la diaspora à exprimer leur mécontentement. Les locataires de l’Ambassade du Togo à Paris en savent quelque chose, eux qui depuis lundi dernier doivent se livrer à d’acrobatiques contorsions avant de mettre le nez dehors. Une prudence justifiée par le sit-in quasi permanent des abords de l’Ambassade par des groupes de Togolais décidés à « manifester tous les soirs s’il le faut ».
Lancée dès l’annonce de l’intronisation de Faure Gnassingbé comme successeur de son père par l’armée togolaise, la vague de mobilisation n’a pas mis longtemps à s’étendre à d’autres villes européennes. A la suite de la démonstration de force du Comité Togolais de résistance (CTR) le 7 février dernier à Paris, d’autres regroupements de togolais se sont promptement organisés pour appeler leurs compatriotes à la
protestation.
Bruxelles est certainement, dans le sillage des togolais de France, la zone où les réactions ont été les plus rapides : avec déjà quelques manifestations à leur actif, les associations togolaises( parmi lesquelles le mouvement patriotique du 5 octobre) ont pointé leur curseur sur une autre date capitale de leur agenda : tous les Togolais de Belgique savent que le 15 février prochain, il faudra se retrouver devant les bureaux de l’Ambassade de France pour dénoncer, non seulement le coup de force perpétré par le clan Gnassingbé et les militaires, mais aussi les connexions françaises de la crise socio-politiques dans le pays. « La France est le principal soutien de cette dictature, c’est pourquoi tu dois la combattre aussi, où que tu sois », mentionne sans ambages l ‘appel de la Diaspora togolaise pour la démocratie(Diastode-Belgique).
« Stoppons ce coup d’Etat ! »,proclament pour leur part les responsables d’une Communauté togolaise en Suisse(CTS) avant de convier tous les ressortissants togolais et leurs amis à se retrouver à lundi prochain pour une manifestation qui fera certainement date dans les esprits, puisque la colonie togolaise de Suisse ne s’était pas encore véritablement construit une franche réputation dans l’organisation de ce genre de rencontres. « Le Togo n’appartient pas à la famille Gnassingbé », prend soin de souligner le CTS en appelant au rassemblement devant le palais fédéral à Berne.
En Allemagne, les choses n’ont pas traîné également. Un Conseil supérieur des réfugiés togolais en Allemagne(CSRTA) ne veut pas qu’ « une dictature succède à une autre ».Venus des villes avoisinantes, les manifestants marcheront sur le consulat togolais en vue d’exprimer leur colère.
D’autres associations de togolais en Europe ainsi que des regroupements spontanés devraient annoncer dans les prochaines heures, le planning de leurs manifestations. Le Canada n’est pas du reste puisque la communauté togolaise qui y réside et qui s’est déjà distinguée en début de semaine en organisant le siège de l’Ambassade du Togo à Ottawa, met le cap samedi prochain sur Montréal sur le thème « tous ensemble, sauvons le Togo ». Le Canada, constituant depuis de nombreuses années avec la Belgique et l’Allemagne un des pôles majeurs de l’opposition en exil, les projections sont largement optimistes sur les effectifs attendus.
Mais c’est certainement en France qu’on s’attend aux plus grands rassemblements. Paris (dimanche), Lilles(vendredi) et Poitiers(samedi) ont déjà annoncé la couleur. Une manière bien dynamique de se mettre sur la même longueur que les forces politiques sur le terrain. Samedi prochain, une grande marche, suivie d’un meeting, est organisée à travers la ville de Lomé avec pour slogan de pointe « vainquons ou mourrons, mais dans la dignité ». Des paroles de l’hymne national togolais qui n’ont jamais résonné avec autant de poignance.
La rédaction Letogolais.com
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